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Un enseignement de spécialité optionnel en Terminale S Dans son discours devant le Conseil supérieur de l'Éducation, le jeudi 10 décembre 2009, s'exprimant sur la réforme du lycée, Luc Chatel a notamment déclaré : « à l'heure de la société de l'information et de la connaissance, la France a besoin plus que jamais de compétences scientifiques en informatique. Aujourd'hui l'informatique représente 30 % de la recherche et développement dans le monde. Aujourd'hui l'informatique est partout. Nous ne pouvons pas manquer ce rendez-vous majeur et c'est la raison pour laquelle nous proposons en série S une spécialisation "informatique et sciences du numérique". » [1] L'EPI et le groupe ITIC de l'ASTI, dont on connaît les multiples initiatives en faveur d'un enseignement de l'informatique ces dernières années, saluent cette création et se félicitent de ce qui est une réelle et première avancée constituant une véritable rupture avec la situation antérieure [2]. Le 27 novembre, les deux organisations précisaient dans un communiqué qu'« un tel enseignement, qui doit se généraliser, correspond aux besoins du pays et de son économie » [3]. Elles rappelaient aussi que « l'informatique représente 30 % de la R&D au plan mondial (mais 17 % seulement en Europe), que les TIC vont constituer 50 % de l'augmentation de la croissance dans un futur proche, qu'elles constituent un gisement d'emplois considérable, que l'informatique est l'une des trois grandes familles de la science moderne ». À ces égards, il est effectivement important que les futurs scientifiques rencontrent l'informatique au lycée en tant que discipline [4]. Dans un communiqué, la Société française de l'Internet indiquait que « le 19 novembre 2009 restera la date d'une heureuse coïncidence pour la France. Gérard Berry inaugurait la chaire « Informatique et sciences numériques » au Collège de France. Le même jour, Luc Chatel annonçait, dans sa réforme du lycée, l'introduction d'une option « Informatique et sciences du numérique » en classe terminale scientifique pour 2012 » [5]. Et d'ajouter qu'elle « approuve cette avancée symbolique majeure dans l'enseignement national ». Dans une lettre adressée à Jean-Michel Fourgous « Former les citoyens de demain », l'April (Association pour la promotion et la défense du logiciel libre) exprime son premier souci en matière éducative : « Un préalable indispensable de l'enseignement avec l'informatique est un enseignement de l'informatique en tant que telle » [6]. Les débats sur la loi Hadopi ont montré qu'un exercice plein de la citoyenneté dans la société de l'immatériel suppose des connaissances informatiques de nature scientifique et technique : l'informatique est bien une composante de la culture générale au 21e siècle. De ce point de vue, son enseignement doit être proposé au plus grand nombre, à tous : un « enseignement d'exploration » en informatique (actuellement absent de la liste proposée) en classe de seconde, dès la rentrée 2010, serait le bienvenu, avec une montée en charge et une généralisation progressives. Qui dit enseignement pour les élèves dit professeurs pour l'assurer. « Dans l'immédiat, il existe des compétences dans le système éducatif : enseignants des expérimentations en cours, des autres disciplines (STI, STG, Technologie, Mathématiques...) ayant des diplômes en informatique, licences, maîtrises ou des équivalents. Des "mises à niveau" peuvent être organisées par des universités, sans attendre, c'est-à-dire dès le deuxième semestre de l'année scolaire et universitaire en cours. Plusieurs universités y sont prêtes. » [3]. Et, à relativement court terme, « il faut avoir en perspective la création d'un CAPES et d'une agrégation d'informatique » [2]. Dans la continuité de leur action, l'EPI et le groupe ITIC de l'ASTI sont disponibles, comme en 2008 où ils ont proposé un projet de programme pour le lycée [7] et le module de seconde « informatique et société numérique » [8], pour participer à la concertation à venir sur les contenus. Et ils ne ménageront pas leurs efforts pour apporter leur contribution à la réussite de l'enseignement de l'informatique au lycée. Le 12 décembre 2009 Jean-Pierre Archambault NOTES [1] Luc Chatel s'est exprimé sur la réforme du lycée devant le CSE le jeudi 10 décembre 2009. [2] « Enseignement de l'informatique, une vraie rupture », interview de Jean-Pierre Archambault à ToutEduc. [3] Communiqué EPI du 27 décembre 2009, « Pour l'enseignement de l'informatique au lycée et la formation des enseignants ». [4] Le rapport Stratégie Nationale de Recherche et d'Innovation (SNRI), remis le 23 juillet 2009 à Valérie Pécresse, souligne que « la majorité des ingénieurs et chercheurs non informaticiens n'acquièrent pendant leur cursus qu'un bagage limité au regard de ce que l'on observe dans les autres disciplines. Pourtant, ils utiliseront ou pourront avoir à décider de l'utilisation d'outils informatiques sophistiqués. Il est à craindre qu'ils ne le feront pas avec un rendement optimal ou que, en position de responsabilité, ils sous-estimeront l'importance du secteur ». [5] Communiqué de la Société française de l'Internet du 28 novembre 2009, « Réforme du lycée : éducation et discipline informatique ». [6] Lettre d'APRIL à la mission Fourgous (01-12-2009). [7] La formation à l'informatique et aux TIC au lycée. Proposition de programme Seconde Première Terminale (04-03-2008). [8] Un module « informatique et société numérique » en classe de seconde (07-11-2008). ___________________ |