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Préparés à l'internet ? Jean-Pierre Archambault Les tensions sur le marché de l'emploi des technologies de l'information et de la communication (TIC) sont bien connues. Mais comment répondre à une demande qui se définit elle-même comme étant en évolution permanente ? Avec des activités héritées d'autres activités, voire totalement immergées dans des domaines traditionnels. Ainsi, le multimédia emprunte-t-il à l'informatique, l'électronique, l'édition et l'information. Les besoins croissants concernent des compétences diversifiées, qui évoluent rapidement. Et peu de formations aux nouveaux métiers sont proposées (web 2.0, e-économie...). Il faut, en outre, distinguer la formation aux fondamentaux de culture générale, informatique, scientifique et technique – destinée à tous dans l'enseignement scolaire et dans l'enseignement supérieur – et les formations professionnalisantes qui, face aux évolutions incessantes des besoins, doivent justement s'appuyer sur une base solide. Les futurs informaticiens ne sont pas les seuls concernés Préparés à internet ? (*) À l'informatique ? Au numérique ? Il n'y a pas que les futurs informaticiens à être concernés. Tout le monde a encore en tête les vifs débats sur la directive DADVSI (droits d'auteur) ou la loi Hadopi ; beaucoup ne savaient pas de quoi ils parlaient. Quand les citoyens s'intéressent au nucléaire, ils peuvent se référer à ce qu'ils ont appris en cours de sciences physiques. Et lorsqu'on leur parle d'OGM, ils se rappellent leurs cours de sciences. Il doit en aller de même avec l'informatique et le numérique. Il y a là un véritable enjeu de culture générale scolaire. Une confusion certaine a souvent incité les décideurs, publics et privés, autant que la population, à considérer comme une formation au numérique le fait d'apprendre plus ou moins sommairement les modes d'emploi des produits phare du marché. Heureusement, les choses ont évolué. La preuve : la création, à la rentrée 2012, d'un enseignement de spécialité optionnel, Informatique et sciences du numérique (ISN), en terminale S. Les disciplines scolaires de l'enseignement général concernent tous les élèves. Elles contribuent, entre autres, à donner des fondamentaux que certains retrouveront dans leurs formations ultérieures et leur vie professionnelle. Toutes les disciplines sont à la fois des outils au service des autres et des fins en elles-mêmes. Et c'est pour cela qu'elles sont des composantes majeures de la culture des hommes. Cela vaut pour les mathématiques, qui sont au service des sciences physiques ou économiques. Et pour l'informatique, bien sûr. Apprendre au lycée les fondamentaux de l'informatique Car informatique et littérature, même combat ! Écrire un programme ou rédiger un texte sont deux activités d'égale dignité, aussi passionnantes l'une que l'autre. Enseigner une discipline informatique au lycée signifie foncièrement être en phase avec la société telle qu'elle est devenue. L'année scolaire 2011-2012 verra la continuation de la préparation institutionnelle de l'enseignement de l'ISN, notamment avec la formation des professeurs. Vient de paraître un manuel à leur intention, Introduction à la science informatique, dirigé par Gilles Dowek, directeur de recherches à l'Inria, édité par le Centre régional de documentation pédagogique de Paris, sous licence Creative Commons et préfacé par Gérard Berry, professeur au collège de France. Lors du salon Educatice 2011, le 23 novembre, se tiendra d'ailleurs une table ronde : « SCÉRÉN-CNDP : l'enseignement de la discipline informatique ». Jean-Pierre Archambault Paru dans 01 Business & Techno le 29 septembre 2011, page 31. Version PDF (2 Mo) : http://www.epi.fr/revue/articles/a1111c.pdf NOTE (*) « Préparés à l'internet ? » était l'intitulé d'une initiative de la Société européenne de l'internet et du Forum Atena, l'EPI étant l'un des partenaires. Elle s'est tenue à l'École des Mines de Paris, le 22 septembre 2011. ___________________ |