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L'Environnement des Supports Pédagogiques Vidéo « ESPV » Abderrahim Belhaj, Mohamed Kabbaj, Mohammed Talbi, Saïd Eljamali Résumé Nous proposons la solution ESPV (Environnement des Supports Pédagogiques Vidéo) pour réduire les contraintes dégagées pendant des cours de soutien scolaire en temps réel à distance. L'ESPV permet de concevoir les exposés, les présentations et de les mettre à la disposition des participants n'ayant pas d'équipement informatique adéquat ou de faible connexion Internet. Dans ce papier, nous présentons une approche participative et collaborative en proposant une méthodologie visant à intégrer les nouveaux outils technologiques dans le processus de conception de ressources pédagogiques numériques investies dans les situations d'enseignements-apprentissage pour faciliter la pratique et optimiser l'objet enseigné à distance. Mots clés : TIC, enseignement, apprentissage, logiciel, EAD, synchronisation, conception. 1. Introduction L'utilisation des TICE doit permettre de réduire les inégalités des établissements scolaires devant l'information et l'offre culturelle et rapprocher ainsi les conditions d'utilisation des sources documentaires. L'ordinateur permet à l'élève de produire et reproduire rapidement des documents alors que l'Internet lui offre la capacité d'élargir considérablement les bases documentaires de son travail personnel et de le rendre accessible via le réseau (Internet ou Intranet). Les logiciels de traitement de texte et les tableurs facilitent, d'une manière considérable, le travail individuel et celui du groupe ; ce qui développe chez l'élève son autonomie et sa confiance en soi. Les outils technologiques de communication (messagerie électronique, forums de discussion, web conférences...) assurent l'échange, le partage et la collaboration entre les élèves. Ils facilitent d'avantage la diffusion des travaux de ces élèves et valorisent leur créativité. Le site web de l'établissement scolaire peut mettre à leur disposition d'autres outils comme les blogs. Chaque élève serait invité à créer son propre blog qui renseignerait sur son profil, sur sa perception de son entourage et même sur ses représentations face à un concept scientifique donné. L'utilisation de l'hypertexte permet aux élèves de bien organiser et de structurer leurs travaux en séquences. Ils peuvent accéder aux documents numériques et aux dossiers enrichissant leurs travaux collectifs en classe présentielle ou virtuelle. Le mode distant réduit les indices non verbaux qui corroborent la dimension affective de l'interaction. Ainsi pour certains étudiants, l'interaction en présentiel (où le contact est direct) reste importante pour soutenir des interactions riches (Deschryver, 2009). Selon les théories sociales de l'apprentissage, des interactions portant sur l'objet à la fois cognitif et affectif sont plus favorables à l'apprentissage. Dans cette perspective, un dispositif destiné à l'enseignement à distance dans un cadre de soutien scolaire doit prendre en compte ces constats en favorisant un environnement pouvant réduire les contraintes « habituelles » qu'on rencontre dans ce mode d'enseignement proposé par les plates-formes standards des systèmes de gestion d'apprentissage de type MOODLE, DOKEOS ou CLAROLINE qui soutiennent peu de telles interactions. À noter que le dispositif informatique destiné à l'enseignement à distance, qu'il soit synchrone ou asynchrone, doit aider à la construction des connaissances. Ce qui nécessite la conception à base utilisateur et le recours aux théories cognitives de représentation des connaissances puisque l'objet est un contenu de connaissances. Il s'agit de la modélisation des systèmes de synchronisation entre objets médiatisés dans un environnement informatique respectant la complexité inhérente à la fois aux domaines des connaissances et aux processus cognitifs des apprenants. 2. État des lieux 2.1. Les systèmes éducatifs et les TIC Les travaux de la Commission Spéciale d'Éducation et de Formation (COSEF), qui avait pour mission l'élaboration d'un projet de réforme de l'École marocaine, ont abouti en 1999 à l'adoption d'un document intitulé la Charte Nationale d'Éducation et de Formation (CNEF) dont la mise en oeuvre a été prévue durant la première décennie du 21ème siècle. L'objectif global de la réforme qui en a découlé est « de placer l'apprenant au centre de la réflexion et de l'action » (Article 6 de la CNEF) et de privilégier au sein de l'école une approche fondée sur un apprentissage actif et ouvert sur son environnement (Articles 9 et 10). Parmi les objectifs quantitatifs définis par la Charte, il a été précisé qu'en 2002, tous les enfants de 6 ans seraient scolarisés. Deux années plus tard, on a réalisé la généralisation du préscolaire. En 2005, 80 % des enfants scolarisés devraient achever le cycle primaire, et en 2008, la même proportion passerait au collège. Malgré les avancées constatées dans beaucoup de domaines, un Plan d'Urgence a été lancé afin de donner une autre dynamique au système éducatif marocain. Une vingtaine de projets de soutien à l'école marocaine visent à renforcer la scolarité dans le monde rural, à minimiser le taux de déperdition, à favoriser le soutien scolaire destiné aux élèves issus de familles défavorisées, à mettre à niveau des espaces sanitaires scolaires, à lutter contre l'échec scolaire et à mettre à niveau la formation continue des éducateurs. Plusieurs recherches récentes ont décrit la qualité médiocre et les faibles résultats d'un grand nombre de dispositifs d'accompagnement scolaire et ont conclu que la mise en oeuvre de l'accompagnement doit être fondée sur une analyse du temps de l'enfant. L'accompagnement dépasse la bonne volonté en renvoyant aux pratiques professionnelles. Il demande une réflexion sur la transformation des pratiques pédagogiques et le travail collectif ; le travail personnel de l'élève, individuel et en groupe. Tous les systèmes éducatifs du monde cherchent à intégrer les TIC et, surtout, l'obtention de meilleurs rendements en encourageant la recherche massive de nouvelles applications qui peuvent apporter de réels avantages. Un enseignement basé encore sur le tableau noir comme seul moyen didactique ne peut plus motiver les jeunes. Il est plus important de chercher à illustrer par des vidéos, des images parlantes, des dispositifs d'enseignement à distance (EAD) synchrone et des travaux interactifs, sans quoi l'enseignement et la formation ne pourront conduire qu'à l'échec. 2.2. L'inefficacité des systèmes d'EAD L'abandon par les étudiants des systèmes d'enseignement à distance est le grand obstacle connu dans le domaine de l'enseignement en ligne même dans le cadre de la formation des adultes à distance. Ormond Simpson (2003), citant Alan Woodley (1987), précise que l'abandon des étudiants est un problème multi-causal qui requiert de multiples solutions partielles. L'abandon est peut être du à l'incapacité du système actuel à faciliter l'interaction virtuelle entre les élèves et les coordinateurs de cours. Pour surmonter ces obstacles les experts de l'EAD ont proposé des éléments principaux de soutien aux apprenants. Ces éléments se situent autour des renseignements, des conseils, des conditions d'admission et d'évaluation. Notre recherche s'inscrit dans le cadre de la conception et de la réalisation du dispositif informatique pour l'enseignement à distance dans la pratique du soutien scolaire à distance. Il traite les contraintes liées aux problèmes de la connexion Internet chez quelques élèves. L'élève doit réaliser le plus efficacement possible ses projets de communication et, plus globalement, son projet d'apprentissage grâce à l'acquisition de stratégies cognitives et métacognitives. Dans cette optique nous cherchons à établir un processus faisant référence à ce que l'élève fait durant sa lecture, son écriture, son exposé, son écoute et sa communication orale tandis que les stratégies font référence à la manière dont l'élève organise ou élabore le matériel présenté. Si la discussion portera sur les capacités des produits des élèves à faciliter la réflexivité pour la construction métacognitive et précisera les résonances que ces travaux entretiennent avec les approches constructivistes et la théorie de l'activité, la question est : quel outil informatique permet à l'élève d'inventer et de concevoir ses idées sous forme de produits numériques d'une manière plus aisée ? Partant donc de cette question, nous avons pensé à réaliser un environnement informatique constituant un générateur de supports multimédias permettant aux acteurs pédagogiques de jouer le double rôle, auteur et utilisateur. 2.3. La web conférence La web conférence dispose actuellement des fonctionnalités vidéo et audio qui permettent une véritable réunion « virtuelle » même si à la base elle ne devait contenir aucun service audiovisuel. Lors d'une web conférence, chaque participant se place devant son PC et se connecte au réseau de l'animateur. Pour ce faire, chacun n'aura qu'à entrer sur le lien transmis au préalable par l'animateur via une invitation par courriel. Le bureau de l'ordinateur de l'animateur fait alors office de table de conférence. Lors d'une web conférence, l'animateur peut effectuer des tâches ou des démonstrations qu'il désire montrer aux participants. Il peut dresser une présentation sous plusieurs formats (pdf, ppt), rédiger des textes, faire la promotion d'un nouveau logiciel ou encore partager des fichiers ou documents avec les autres participants. L'animateur d'une web conférence peut même utiliser un tableau blanc virtuel qui sert de support aux diverses présentations. Les autres participants suivent en temps réel ce qui se passe sur le bureau de l'animateur à travers une fenêtre de leur propre ordinateur. Chaque participant peut à tout moment intervenir sur une présentation qu'effectue l'animateur, lorsque ce dernier lui en donne l'autorisation. Mais l'adoption d'un système de web conférence pour l'EAD (enseignement à distance) dans le cadre de soutien scolaire pose encore des difficultés réelles qu'on peut citer :
Ajoutons à tous ces problèmes, le fait que les systèmes de web conférence nécessitent un financement important, des ressources humaines qualifiées et des équipements informatiques plus sophistiqués avec un système de maintenance permanent. 2.4. Mode de l'apprentissage en spirale On doit soigneusement ordonner l'enseignement qui doit être adapté en fonction de l'apprenant et de sa disposition à apprendre. Ainsi, un programme à enseigner en spirale prendra en compte l'apprentissage antérieur des élèves, leur disposition à apprendre un certain concept ou une idée clé, puis l'enseignant développera ses pratiques en conséquence. D'après les travaux de Bruner (1960) qui croit fermement qu'un programme en spirale aiderait à structurer l'enseignement et l'apprentissage dans les écoles autour de grandes idées. L'enseignement sera adapté à des niveaux plus élevés de la spirale en suivant l'évolution conceptuelle et la maturité de l'élève, permettant une présentation des idées de manière plus complexe. Ainsi, le programme est organisé pour permettre aux élèves de développer continuellement ce qu'ils ont déjà appris. Dans le même sens de développement d'une méthode d'enseignement ou d'apprentissage en spirale [1], nous essayons de concevoir un outil permettant de concrétiser un curriculum en spirale sur l'apprenant. Partons du fait que la conception du contenu à enseigner doit être en relation avec les déclarations de ce qui est attendu de l'apprenant et l'apprentissage préalable en relation lui avec le sujet en question, le plus important encore, c'est que la deuxième activité à mettre en place est toujours en relation avec les activités précédentes. Dans l'enseignement en face à face, l'apprenant et l'enseignant sont en mesure d'avoir une conversation dans laquelle l'enseignant peut réagir très rapidement d'une manière ad hoc à ce que l'apprenant a dit ou fait et recadrer les objectifs suivant l'évolution des conceptions de l'apprenant. L'apprentissage en spirale ou la construction des curricula des apprenants en développement spirale, nous a amené à penser au schéma suivant montrant l'adaptation de l'enseignant aux niveaux de progression conceptuelle de l'élève, ce qui montre que la deuxième activité à mettre en place doit toujours être en relation avec les activités précédentes. Cette méthode peut fournir aux enseignants un cadre de réflexion sur la planification pédagogique d'une manière compatible avec la façon dont les jeunes enfants apprennent le mieux (Hobbs, Dever & Tadlock, 1995).
La compréhension est fortement reliée à la conceptualisation puisque la nouvelle information, qu'elle soit d'ordre émotive, affective, cognitive ou autre, doit se confronter au réseau de concepts pour être mémorisée ou ajoutée à ce réseau comme nouveau concept qui oblige à établir de nouveaux liens entre deux concepts déjà présents ou encore à défaire, affaiblir, nuancer ou amplifier certains liens déjà existants. Cette action exige de la part de l'apprenant une certaine modification et adaptation au réseau conceptuel, et parfois elle nécessite une nouvelle classification ou création de nouveaux liens. L'aide pédagogique est caractérisée par le degré de facilitation de l'action de la compréhension que ce soit la (re)conceptualisation par la modification, l'amplification ou l'organisation avec liens logiques. L'idée maîtresse de ce mode d'enseignement à distance est le fil conducteur pour un cours donné exprimé sous la forme médiatisée et communicationnelle permettant un accès au développement d'une approche pédagogique particulière qui suppose un mode d'apprentissage en spirale. L'analyse des besoins et des données dont un enseignant doit disposer permet de prévoir des situations d'enseignement particulières et de concrétiser une démarche qui personnalise de plus en plus le projet de départ. Si ce projet reflète les attentes de l'enseignant et matérialise l'organisation de son enseignement, il devient progressivement un projet personnel de l'élève. L'harmonisation des contenus en fonction des conditions de pratiques et de la progression des élèves ainsi que les moyens d'évaluations préconisés encouragent l'apprenant à devenir plus actif et collaboratif à la construction du savoir. 2.5. L'apport du système l'ESPV L'intégration des outils des TICE dans notre système éducatif se manifeste par la mise en place des environnements informatiques favorisant l'apprentissage avec l'amélioration des conditions de l'enseignement habituel ou du soutien scolaire. Comprendre les relations établies entre les différents concepts présentés dans un exposé oral ou la lecture d'un texte linéaire nécessite l'interaction que nous qualifions de spirale et qui aboutit à un niveau plus élevé de conceptualisation. Le cas de l'interaction élève-enseignant est un modèle privilégié pour étudier et identifier la progression d'assimilation et d'appropriation du concept enseigné doté du temps suffisant de la part des deux acteurs interagissant à distance et en temps différé. Une schématisation de ce type d'interaction spirale entre l'élève et l'enseignant exprimé par les traces conçues par chacun d'eux démontre qu'une telle philosophie est plus compatible avec la conception de la recherche scientifique limitée à la production d'énoncés (Van der Maren, 1996). En effet, la conception d'une telle méthodologie par les TIC, nous impose de nous préoccuper des théories sur l'apprentissage humain, et aussi, d'adopter une démarche de conception. Dans ce contexte, notre contribution est la proposition :
Le rôle du professeur consistera alors à organiser le mieux possible l'ensemble des nouvelles informations qu'il souhaite communiquer afin d'enrichir les connaissances ; et ce, dans l'intention d'organiser et de présenter le contenu disciplinaire précis et qui correspond à une logique apparente. Il s'agit de travailler systématiquement l'enseignement à partir de l'approche par concepts et, plus spécifiquement, de l'organisation des concepts attachés à la matière enseignée. Les traces d'utilisation des TICE sont considérées comme base de retour d'expérience pour les acteurs de l'apprentissage. Les produits des élèves peuvent être issus d'une action déclenchée en classe, ils permettent ainsi la régulation de l'activité d'apprentissage pendant la séance, et la rétro-conception après la séance. 2.6. Conception du support multimédia de départ La conception, au point de départ, d'une présentation d'un projet lié à une séance d'enseignement-apprentissage donnée, même s'il est de petite taille, doit disposer des informations suivantes contenues dans le cahier des charges. Contexte du projet :
Le projet consistera à faire l'inventaire des besoins et des conditions initiales (le niveau des élèves et leur matériel personnel). Un tel projet de conception du support multimédia pédagogique nécessite des études de besoins que l'on doit pouvoir extraire des données précises sur :
Si l'on considère la conception comme un processus, on doit tenir compte de quelques éléments en anticipation :
Pour le bon déroulement du projet de la séance d'enseignement-apprentissage qui peut durer plusieurs heures, jours ou semaines, l'enseignant devra sélectionner ou choisir une activité pédagogique cohérente avec la stratégie énoncée. Il devra décrire une activité pédagogique interactive en se référant à l'énoncé de l'objectif (selon la taxonomie de Bloom). 2.6. Les interactions enseignant-apprenant En utilisant le support conçu par l'enseignant, l'apprenant veut apprendre une nouvelle connaissance cible et compte pour cela sur les échanges avec son enseignant et ses collègues. L'enseignant doit donc essayer de s'assurer tout au long de la formation qu'il interagit bien avec ses apprenants en envoyant et recevant des productions médiatisées et porteuses de plusieurs connaissances ayant des sens reflétant la vision et le point de vue du concepteur (élève ou enseignant). Il doit de ce fait s'intéresser personnellement à l'état de leur développement linguistique, conceptuel et organisationnel. Une autre interaction est aussi importante, l'interaction avec les autres enseignants (surtout dans le cas des classes à multi-professeurs) et avec la direction. Enfin, il faut savoir que la qualité et la fréquence des échanges pédagogiques et communicationnels constituent des facteurs qui facilitent le processus d'apprentissage. L'enseignant se doit de mettre ses compétences au service de l'apprenant car il restera la personne ressource et cela même après la fin de la session de formation. Il se remet toujours en question surtout s'il est patient et à l'écoute de ses apprenants. Dans les classes habituelles, l'enseignant se doit d'instaurer un climat de confiance et d'adapter le contenu du cours en fonction des besoins scientifiques, langagiers et communicationnels de ses apprenants. Il joue le rôle de co-communicateur, de facilitateur d'apprentissage (en attirant l'attention de l'apprenant sur sa manière d'apprendre) et d'animateur. 3. Étapes de réalisation de l'environnement « ESPV » 3.1. Présentation de l'environnement Le choix du thème n'est pas arbitraire. En fait, une pré-enquête que nous avons menée auprès d'un petit groupe d'élèves de l'enseignement secondaire a montré que la plupart des élèves trouvent des difficultés à poursuivre les interventions audio ou vidéo à cause de la mauvaise connexion Internet. La majorité des élèves utilisent la connexion basée sur la technologie 3G des opérateurs marocains. Sur 9 élèves, 4 peuvent utiliser sans problème leurs périphériques audio, vidéo et le tableau blanc virtuel du système. Cette même pré-enquête a montré aussi que le dispositif informatique utilisé est basé sur la technique des web conférence adoptée comme moyen de gestion et de communication en temps réel, que le bon déroulement prend en compte le nombre des participants connectés simultanément et que le niveau de débit de la connexion constitue encore un facteur décisif majeur. Il faut souligner aussi qu'on vise à augmenter le nombre d'élèves bénéficiaires de nos cours de soutien à distance en tenant compte, autant que possible, des aspects fondamentaux et pratiques de l'environnement, du contexte d'accompagnement avec les sentiments de l'existence des co-présents, de la possibilité auteur, de la collaboration et de la participation à la construction de savoirs et de savoir faire à distance. L'environnement informatique à concevoir constituera une application génératrice des supports multimédias pédagogiques ESPV (Environnement des Supports Pédagogiques Vidéo). 3.2. Différenciation pédagogique Un enseignant qui fait de la différenciation pédagogique peut permettre à la majorité de ses élèves d'apprendre et de réussir. Dans une perspective béhavioriste, les travaux de Bloom et de ses collaborateurs ont démontré qu'un enseignant peut amener la majorité de ses élèves à réussir s'il ajuste ses formules pédagogiques et l'environnement d'apprentissage de façon à tenir compte de leurs préalables et caractéristiques au regard d'un objet d'apprentissage particulier. L'approche cognitiviste cherche, au contraire des béhavioristes, à mettre en lumière les processus internes de l'apprentissage en considérant que l'apprenant est un système actif de traitement de l'information. L'éducation, selon cette approche, met en avant l'importance d'un engagement mental actif des élèves durant l'apprentissage afin qu'ils puissent traiter les informations en profondeur. L'utilisation des TIC va permettre une grande interactivité. Dans cette perspective, il s'agit donc de favoriser l'apprentissage à tous les élèves en leur permettant d'apprendre et de se développer de façon optimale. Pour mettre en oeuvre la différenciation pédagogique et la conception du support multimédia pédagogique à base de la différenciation adoptée, nous proposons la démarche suivante :
3.3. Description de l'environnement « ESPV »
Nous avons déjà précisé que l'architecture d'un environnement de l'enseignement-apprentissage de type ESPV se compose de deux niveaux : niveau apprenant et niveau enseignant. L'enseignant peut envoyer un support ESPV visant la réalisation en temps différé d'une expérimentation ou d'un travail à domicile et l'accompagne de consignes, de fichiers gabarits (ou simulations) et de micro-mondes. L'apprenant, de son côté, peut modifier les fichiers présents dans le dossier « doc » et ceux au format mp3 accessibles dans le dossier « son ». Cette possibilité de retraiter les deux fichiers audio et vidéo ainsi que les fichiers documents permet :
Chacun de ces deux acteurs peut garder le support ESPV comme socle pour une utilisation pédagogique car le fichier exécutable nécessite l'ajout de deux dossiers « son » et « doc ». Plusieurs types d'extensions de fichier sont supportés dans ces environnements : .flv, .mp3, .avi , .doc, .txt, .xls, .docx, xlsx, swf, .pdf, html, .htm, .gif, .jpg, .jpeg, .png, .bmp, .tif, pmg. Le dossier nommé « son » sert à stocker les fichiers d'explication audio en format .mp3, .wav ou audio en format .avi, .mpg, .flv. 3.4. Le contenu du dossier de l'environnement ESPV La distribution de contenus sur un cédérom est l'un des moyens possibles et faible puisque ce support autorise l'activité pédagogique de l'informatique en général. Les avantages que l'on peut en tirer à ce niveau sont le regroupement des fichiers, en taille et en nombre, la sécurité de non destruction et non détérioration des informations et donc la garantie de fiabilité de ces informations. Pour rendre le cédérom un support « autorun » il suffit d'ajouter un fichier .ini à côté du fichier exécutable. Ce fichier autorun.ini contient dans notre cas les trois lignes suivantes :
Dans le cas pratique, l'enseignant ou l'apprenant (auteur-concepteur) rassemble tous les fichiers dans un seul dossier. Après la compression de ce dossier, le fichier obtenu peut être envoyé par courrier électronique ou mis à la disposition des collaborateurs en téléchargement via Internet. 4. Conclusion L'environnement ESPV est destiné aux acteurs pédagogiques et à un public large constitué principalement des professeurs visant à rendre l'apprenant plus actif et participatif au processus d'enseignement-apprentissage. Si le point de départ de la conception de cet environnement est de réduire les contraintes liées à l'utilisation des classes virtuelles pour le soutien scolaire des élèves au collège, on peut l'exploiter dans plusieurs situations d'apprentissage en temps différé. Il est réalisé à des fins purement didactiques et pédagogiques telles que les cours de soutien à distance. Par ailleurs, le suivi de l'utilisation d'ESPV par les élèves au lycée dans l'apprentissage des sciences physiques a montré qu'une telle utilisation a changé considérablement leur comportement non seulement au niveau de la motivation mais aussi au niveau de la réalisation des activités. En effet, les premières observations montrent qu'ils réagissent très favorablement, grâce à la facilité d'utilisation et au double rôle auteur-utilisateur permettant aux élèves de réagir d'une manière très convenable. Ces résultats restent préliminaires. Mais nous pensons continuer notre expérimentation avec d'autres disciplines afin d'améliorer la qualité de présentation des objets et celle de la vidéo du conférencier. Abderrahim Belhaj 1 1. Professeur de sciences physique au collège d'Ain Harrouda 2. Professeurs à la Faculté des Sciences Ben M'Sik Casablanca Maroc, ORDIPU (Observatoire de recherche en didactique et pédagogie universitaire). Casablanca, Maroc. 3. Unité de Recherche en Éducation et en Formation (UREF), CPR Derb Ghalef, Casablanca. Bibliographie Bruner, J.-S. (1960). Le processus de l'éducation, Cambridge, MA : Harvard University Press. Hobbs, D. E., Dever , M. T., Tadlock, M. (1995). A curriculum planning tool : The learning spiral, Transescense, 23(2), 28-33. Deschryver, N. (2009). À quelles conditions les lieux virtuels peuvent-ils être des espaces de formation ? In La bibliothèque, lieu de formation ?, 9e Rencontre Formist, 18 juin 2009, école nationale des sciences de l'information et des bibliothèques, Lyon-Villeurbanne. Format PDF disponible sur : Van der Maren, J.-M. (1996). Méthodes de recherche pour l'éducation, (2e édition). Montréal-Bruxelles : PUM et de Boeck. Simpson, O. (2003). Student retention in online, open and distance learning, London : Kogan Page LTD. NOTES [1] http://learnweb.harvard.edu/alps/thinking/design_learning_spiral.cfm [2] http://www.redapoint.tice.ma ___________________ |
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